Après moultes tergiversations, une censure, deux gouvernements, des heures de débatsdans l’hémicycle (par deux fois !), 48h de négociations en commission mixte paritaire, nousvoilà en passe d’être pourvus d’une loi de finances qui, si elle est largement perfectible, a lemérite de débloquer le système. L’on constate cependant que la version validée par le Sénata été revue sur certains points comme l’aide médicale de l’Etat (AME) où l’effort demandépasse de 200 à 111 millions, exit le souhait de diminuer les avantages des anciens premiersministres ou le maintien de l’Agence Bio… A l’heure où j’écris ces quelques lignes, le Premierministre vient d’engager la responsabilité du gouvernement sur le projet de loi de finances etsur la première partie de celui de la sécurité sociale. Si d’aucuns semblent faire preuve d’unminimum d’esprit républicain, il serait souhaitable que ce sursaut de lucidité soit entendu partous nos députés. Quelle amertume de constater que certains se préoccupent moins dudestin de la France que de complaire à leur idéologie destructrice.
Même si le discours de politique générale de François Bayrou n’était pas transcendant etmontrait quelques faiblesses dans la fixation d’un cap et d’une stratégie, force est dereconnaître qu’il nous faut désormais « jouer collectif » afin de faire face à un climatgéopolitique tendu et à un évident affaiblissement de notre pays.
Les prises de positions théâtrales du nouveau président américain et les premières mesuresqui leur font suite, devraient nous amener à réagir. Il convient de réfléchir, dans le cadreeuropéen, mais aussi strictement national, à un processus de prise de décision qui nouspermette d’affronter les effets du « round » imposé par nos partenaires d’outre-Atlantique,qu’ils soient du nord ou du sud. C’est dans l’adversité que l’on devient créatif !
Ces observations sont également à usage interne : nos concitoyens, nos entreprises, noscollectivités attendent un minimum de discernement, le courage d’assumer les réalités et unepérennité dans la prise de décision.
Afin de concrétiser l’argumentaire qui consiste à réduire les dépenses publiques avantd’augmenter la fiscalité, le Sénat va, quant à lui, s’engager dans une commission d’enquête visant à évaluer la pertinence et l’efficience de l’ensemble des agences de l’Etat. Cetteinitiative doit conduire à des recommandations concrètes portant sur la réduction des coûtspour certaines de ces structures, l’amélioration de l’efficacité pour d’autres, voire lasuppression des opérateurs dont l’utilité aurait été reconnue contestable. Nous restonscependant persuadés qu’il nous faudrait revoir tout le système en faisant des réformesprofondes et durables, dans tous les domaines, et mettre fin à la méthode qui consiste àcoller des rustines, voire à réclamer toujours plus…
Au-delà des aspects budgétaires, ce début d’année sera tout aussi consacré à nosagriculteurs, avec une série de lois attendues, visant, entre autres, à simplifier leur quotidien,limiter les surtranspositions, faciliter les transmissions et abonder certains fonds spécialisés.
L’engagement et la motivation de nos exploitants, comme de nos entrepreneurs, la volontéde vos élus locaux de les accompagner font briller une lueur d’espoir quant aux perspectivesde sortie de crise, ce qui nous donne envie de continuer à nous battre, au quotidien… et pascontre des moulins.
A l’image de nos Maires qui, au gré des nombreuses cérémonies de voeux auxquelles nousavons assistées, nous ont prouvé, une fois de plus leur efficacité et leur dévouement car,eux, agissent en responsabilité !
Et c’est sur cette dernière valeur, qu’il avait fait sienne, que nous rendons hommage à notrePrésident des Maires du Loiret, Jean-Jacques Malet, qui nous a bien tristement quitté encette fin janvier.
Pauline Martin, le 4 février 2025