L’interview de Pauline Martin

Séna­trice du Loiret — Con­seil­lère départe­men­tale — Mem­bre de la com­mis­sion de la cul­ture, de l’é­d­u­ca­tion, de la com­mu­ni­ca­tion et du sport — Vice-prési­dente de la délé­ga­tion séna­to­ri­ale aux entre­pris­es — Vice-prési­dente de la com­mis­sion d’enquête sur les mis­sions des agences, opéra­teurs et organ­ismes con­sul­tat­ifs de l’é­tat.

Pourquoi avez-vous voté la loi de finances pour 2025 ?

Séna­trice du Loiret — Con­seil­lère départe­men­tale — Mem­bre de la com­mis­sion de la cul­ture, de l’é­d­u­ca­tion, de la com­mu­ni­ca­tion et du sport — Vice-prési­dente de la délé­ga­tion séna­to­ri­ale aux entre­pris­es — Vice-prési­dente de la com­mis­sion d’enquête sur les mis­sions des agences, opéra­teurs et organ­ismes con­sul­tat­ifs de l’é­tat. #04 Ce texte cor­re­spondait au pire bud­get à l’exception de tous les autres, c’est la rai­son pour laque­lle le groupe Les Répub­li­cains a voté pour ce bud­get 2025 en févri­er de cette même année ! Il con­stitue une étape essen­tielle pour éviter à la France de nav­iguer en 2025 sous le seul régime d’une loi spé­ciale, qui n’est pas un bud­get mais une roue de sec­ours. Il appar­tient désor­mais aux par­lemen­taires d’exercer leur devoir de con­trôle de l’Etat en adop­tant la nou­velle pos­ture qui s’impose : pas d’augmentation d’impôt et réduc­tion immé­di­ates des dépens­es.

Com­ment allez-vous pren­dre votre part dans ce tra­vail ?

Dès le mois d’octobre dernier, j’avais inter­pel­lé dans l’hémicycle le min­istre de la Fonc­tion publique et de la Sim­pli­fi­ca­tion lors d’une séance de ques­tions au gou­verne­ment, sur l’urgence d’une ratio­nal­i­sa­tion des agences, opéra­teurs, et com­mis­sions publiques. Leur nom­bre pour­rait attein­dre jusqu’à 1200 struc­tures, en 2023 ces agences emploieraient plus de 450 000 per­son­nes, et ont coûté env­i­ron 80 mil­liards d’euros ; un mon­tant en forte aug­men­ta­tion depuis 2012. La com­mis­sion d’enquête séna­to­ri­ale sur les mis­sions des agences, opéra­teurs et organ­ismes con­sul­tat­ifs de l’État dont le tra­vail vient de débuter sera le bras armé d’un souf­fle de réformes. En tant que vice-prési­dente, je vais faire tout ce qui est en mon pou­voir pour qu’elle n’accouche pas d’une souris.

Quelles sont vos trois pri­or­ités pour le Loiret ?

La pre­mière est l’objectif de zéro arti­fi­cial­i­sa­tion nette (ZAN) dont les objec­tifs de sobriété fon­cière sont imposés sans con­cer­ta­tion avec les élus locaux, et dans une logique descen­dante qui ne fonc­tionne pas. Un texte séna­to­r­i­al à l’étude en mars prochain sera au cen­tre de mon atten­tion pour invers­er la con­struc­tion des tra­jec­toires de sobriété fon­cière, en par­tant des ter­ri­toires. La deux­ième est le trans­fert de la com­pé­tence eau et assainisse­ment, dont la fin de l’obligation au 1er jan­vi­er 2026 a été de nom­breuse fois annon­cée par les dif­férents min­istres. Je rap­pelle la néces­saire libre admin­is­tra­tion du bloc com­mu­nal qui est en capac­ité de décider d’un trans­fert en fonc­tion des besoins locaux et pas dans le cadre d’une injonc­tion de l’Etat. La troisième est l’avenir de nos écoles rurales. Par­ents, asso­ci­a­tions, élèves, et en pre­mière ligne les élus locaux, regroupés en syn­di­cats et regroupe­ments, éprou­vent chaque année une las­si­tude face à la crainte per­ma­nente de voir leur école fer­mer. Je vais m’engager, au sein de ma com­mis­sion et sur le ter­ri­toire, à instau­r­er un dia­logue anticipé et con­struc­tif avec les acteurs et élus con­cernés par ces change­ments struc­turants pour les com­munes.

Mais je con­serve mon éter­nel bonus sur la déser­ti­fi­ca­tion médi­cale, fatiguée des inco­hérences et du manque de réac­tiv­ité de l’ARS sur ce prob­lème… Si nos rela­tions sont cor­diales, fort est de con­stater que nous sommes face à une agence où tout sem­ble com­pliqué, voire impos­si­ble, avec tout l’art de rejeter la respon­s­abil­ité sur l’Etat. A quoi sert une agence régionale si elle n’a aucun pou­voir de déro­ga­tion en fonc­tion du con­texte local ? Et Dieu sait si les besoins sont immenses dans le Loiret.

Dans les 6 mois à venir je souhaite garder mon prag­ma­tisme et ma lib­erté de parole en avançant avec déter­mi­na­tion, sans dog­ma­tisme mais avec bon sens !

Pauline Mar­tin
Févri­er 2025