Le 11 mars dernier, le Sénat a adopté deux propositions de loi visant à harmoniser le mode de scrutin aux élections municipales afin de garantir la vitalité démocratique, la cohésion municipale et la parité. L’Assemblée nationale réétudiera ce texte le 7 avril prochain.
Les Sénateurs Hugues Saury et Pauline Martin se sont opposés à ce texte dans leur vote, et vous avez été nombreux dans le Loiret à les saisir sur le sujet.
Très concrètement, il s’agit d’étendre le scrutin de liste proportionnel avec la parité hommes/femmes aux communes de moins de 1000 habitants, applicable dès 2026.
En apparence, l’intention est évidemment louable : faire en sorte que lors des élections municipales, le principe de parité s’applique à l’ensemble des communes de France, quel que soit le chiffre de leur population. Mais en dépit de saines motivations, ces modifications comportent un risque sérieux : celui de rendre plus difficile qu’il n’est déjà, le recrutement d’élus dans les communes de moins de 1000 habitants. On ne simplifie donc pas, mais on complique, alors même que nombre de listes sont déjà constituées en vue des prochaines échéances. Cela explique son rejet, tant par nombre de nos collègues sénateurs que par de nombreux maires ruraux, qui n’ont pas manqué de s’exprimer auprès de nous durant les dernières semaines.
Même sous couvert des meilleures intentions, on ne change pas substantiellement la règle du jeu électoral à moins d’un an des élections municipales, à plus forte raison en créant de toutes pièces des contraintes, voire des obstacles supplémentaires. Que vaut l’application à toute force de beaux principes si elle aboutit à paralyser une démocratie locale déjà passablement essoufflée ?
Aussi, cette évolution législative tendra également à introduire, à terme, une politisation inutile dans un certain nombre de communes concernées. Et si demain certains réclamaient, dans la même logique, la parité dans les conseils exécutifs des intercommunalités ? Cela introduirait de fait la question de l’élection des conseillers communautaires au suffrage universel direct.
Enfin, le législateur doit éviter d’enfreindre la liberté des maires de réguler de manière naturelle et adaptée la composition de leurs futures équipes municipales en imposant des dispositions imprudentes ou inconsidérées.
Pour l’ensemble de ces motifs, nous avons décidé de voter CONTRE ces textes. Nous ajoutons qu’il vous est possible de manifester votre opposition à ces textes, si vous le souhaitez, par le moyen d’une pétition d’élus locaux.