Au train où va l’actualité, nous avons déjà oublié que la Droite s’est découverte un chef. L’élection incontestée de Bruno Retailleau laisse planer un souffle d’espoir au sein des Républicains, jusque-là, quelque peu en déshérence. Dans le Loiret, le nombre d’adhérents est passé de 280 à près de 900 ; ils ont voté à 82,3% pour l’ancien chef de notre majorité sénatoriale. Ce Vendéen, aux valeurs sûres, semble avoir conquis les militants en quête d’un leader, avec une feuille de route ambitieuse, exigeante et surtout terriblement attendue. Notre ministre de l’Intérieur incarne l’homme fort ; sa reconnaissance comme homme d’État, espèce devenue rare par les temps qui courent, dépend aussi de nous.
Il est, par ailleurs, d’autres moments de grâce où il nous est donné de nous distraire des ‑quelquefois — tristes dérives du quotidien. C’est ce que nous avons eu l’occasion de vivre lors du meeting aérien sur la Base aérienne 123 – Orléans/Bricy. Un week-end consacré aux performances de notre armée de l’air et de l’espace, un évènement qui a visiblement rencontré l’adhésion d’une population venue nombreuse à cette rencontre. L’opportunité unique de découvrir l’univers aéronautique, de s’entretenir avec des professionnels et de profiter de spectacles aériens impressionnants. Et, surtout, l’occasion de renouer avec des valeurs qui, là encore, se font rares : l’engagement, la rigueur, le goût de l’effort et le sens du service… Une bouffée d’oxygène pour tous les visiteurs et sans nul doute, en point d’orgue, l’émergence de vocations au sein d’une jeunesse qui a notablement besoin de s’élever…
Bien que d’un contenu très différent, ces deux instants nous remplissent de fierté, nous redonnent confiance et l’espoir que chaque Français puisse trouver sa place dans un pays reconstruit, solide et dynamique, sous l’égide d’un gouvernement courageux, c’est-à-dire capable de prendre des décisions, en dépit des guérillas, notamment médiatiques, à son encontre.
Parallèlement, un faisceau de mesures, d’importance diverse, commence à émerger :
« Frapper fort contre la clope » dans les espaces publics, c’est la volonté de la ministre de la Santé. A compter du 1er juillet, nos plages, parcs, jardins ou « abords » des écoles, ne verront plus se répandre, dans les airs, ces fumées blanches malodorantes et, sur les trottoirs comme dans le sable, ces mégots indestructibles. Reste cependant à définir lesdits « abords ». Il y a fort à parier que les Maires vont être mis à contribution…
Toujours dans le registre de la qualité de l’air, c’est une mauvaise semaine pour les écologistes « urbains », avec la fin annoncée des éphémères Zones à Faibles Émissions (ZFE), mises à mal au sein de l’Assemblée nationale. Difficile en effet d’accepter qu’une partie de la population soit pénalisée, sans mesures compensatoires.
Autre sujet de mécontentement : tout proche du Sénat, boulevard Raspail, on trouve un QG original, celui des taxis. Ils font le siège du ministère des transports. Sollicitée par les représentants du Loiret sur leurs revendications, j’ai saisi la CNAM et le ministre, en particulier sur les temps d’attente déremboursés. Dans nos zones rurales, où la mobilité et la désertification médicale sont deux problèmes majeurs, le transport sanitaire joue un rôle essentiel et il nous faut le préserver.
Enfin, nos agriculteurs ont revisité Paris, après les coupes opérées à l’Assemblée nationale, sur la loi validée au Sénat « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». Nous voilà, une nouvelle fois, encore plus européens que l’Europe et si nous pouvons entendre que les néonicotinoïdes posent problème, il est inconcevable que nous soyons le seul pays de l’Union à l’interdire, favorisant ainsi la concurrence déloyale des autres Etats, et ce d’autant plus qu’il n’existe aucun produit de substitution.
Et pour évoquer une question dont la gravité mérite un examen approfondi, les textes sur « les soins palliatifs » et « le droit à l’aide à mourir », votés par l’Assemblée nationale, la semaine dernière, arriveront au Sénat à la rentrée. Ces questions touchent à la fois à l’intime et aux fondements même de notre conception de l’humain. Ces choix ontologiques sont irréversibles et sont sources de dérives dangereuses. Ce qui est initialement exceptionnel devient, avec le temps, la règle.
Une réflexion, entamée au printemps 2024, comportant de nombreux échanges avec des professionnels de santé, des patients et leurs proches, ainsi qu’une visite au centre de soins palliatifs d’Orléans, ont nourri ma réflexion et permis de forger une position éclairée et assumée. J’entends, bien évidemment soutenir le premier texte, qui vise à améliorer l’accès aux soins palliatifs sur l’ensemble du territoire et, probablement, m’opposer au second texte, en l’état, qui prévoit la légalisation d’une euthanasie qui ne veut pas dire son nom. Les garanties prévues me paraissent insuffisantes pour prévenir les détournements potentiels et les critères d’éligibilité, trop ouverts, pourraient banaliser le suicide assisté. La très grande majorité des patients qui expriment le souhait de mourir cherchent avant tout à cesser de souffrir. La priorité de notre société doit être, d’abord, d’assurer à tous un accès aux soins palliatifs.
Si nous exigeons d’un gouvernement qu’il ait des convictions, commençons par assumer les nôtres, c’est la meilleure façon de garder le cap…
Pauline Martin, 3 juin 2025