Force est de constater qu’il est plus facile d’interdire la cigarette « aux abords des écoles », ou sur les plages, que de faire preuve d’un peu de sévérité dans la justice pénale des mineurs. Une fois de plus, le Conseil constitutionnel, organe non élu, mais curieusement souverain, vient de censurer, en grande partie, un texte, en l’occurrence la loi Attal, qui visait à ne plus appliquer l‘atténuation des peines pour les mineurs. L’excuse de minorité, systématiquement invoquée par la France Insoumise, ne fait que renforcer l’errance chaotique d’une jeunesse de plus en plus privée de repères dans une société de moins en moins régulée.
Les adultes ne sont pas en reste… que va-t-il rester de la conscience professionnelle de nos forces de l’ordre après l’inculpation pour meurtre d’un policier, en état de légitime défense, au terme d’une course poursuite périlleuse, face au comportement dangereux à son égard, d’un délinquant notoire ? Et comment peut-on accepter que l’assassin d’un père de famille qui ne faisait qu’attendre ses enfants à la sortie de l’école, soit déclaré irresponsable pénalement ?
Quelles explications pouvons-nous donner à nos buralistes lorsque les auteurs arrêtés d’un énième braquage reviennent les provoquer parce que relâchés dans la foulée de leur interpellation ?
Allons-nous laisser « Nicolas qui paie », qui se bat, travaille, respecte les règles et surtout ne se révolte pas au moindre incident, accepter ce qu’il convient de qualifier d’injustices ?
Pendant ce temps, d’aucuns discutent inlassablement du statut des retraites, remis à l’ordre du jour par un premier ministre soucieux de satisfaire tout le monde. Allons-nous enfin comprendre que l’on vit plus vieux en faisant moins d’enfants ? Ce sujet n’aurait jamais dû revenir à l’ordre du jour, ayant été validé, après d’âpres débats, dans les deux chambres.
Parce que le couperet de la censure est omniprésent, on tergiverse, on avance pour mieux reculer, on passe de concertations en conclaves, mais personne ne décide. On tente d’exister, par le biais de grandes déclarations sur les conflits israélo-palestinien ou iranien ; on se persuade que la France a un rôle à jouer, alors qu’elle perd un peu plus, chaque jour, son statut et son influence sur la scène internationale.
Tôt ou tard, il faudra bien trouver un pilote capable de donner un cap et de s’y tenir, sans dépendre des petits intérêts des uns ou des autres, ou des commentaires portés par les médias « de grand chemin » …
Un pilote qui sache manœuvrer l’appareil en économisant le carburant, pas en le gaspillant sous forme de ponctions fiscales. Et ceci vaut pour les Régions, comme pour la Nation : La Région Centre-Val de Loire vient d’instaurer, à une courte majorité, une « taxe mobilité » qui siphonne nos entreprises… Si cette opportunité lui en a été offerte par la Loi de finances, le moment n’est pas le mieux choisi pour la mettre en place. Nos entrepreneurs ont besoin de soutien, pas d’un racket supplémentaire, évitant tout effort d’économie de la part de ceux qui l’organisent…
Et que dire d’une Europe qui attribue une subvention de 15 millions d’euros pour la « croissance inclusive » de la filière vin sud-africaine, alors que nos viticulteurs traversent une crise de grande ampleur, liée à la baisse de la consommation et au changement climatique ?
A Emile de Girardin qui rappelait que « Gouverner c’est prévoir », Pierre Mendès France répondait « Gouverner, c’est choisir », et Jean Giono, « Gouverner c’est mentir. » Nous ne suivrons pas l’auteur de « Regain » sur ce terrain-là… et pourtant…
Comme relayé sur toutes les antennes, les esprits s’échauffent, la France suffoque mais l’ambiance n’est pas des plus chaleureuse !
Cependant, nous pouvons nous réjouir de l’accord trouvé, en commission mixte paritaire, sur la loi visant à lever les contraintes du métier d’agriculteur, qui devra être entérinée par les deux assemblées avant le 11 juillet.
Pauline MARTIN
1 juillet 2025