Le Sénat fixe le cap énergétique

Mar­di 8 juil­let, le Sénat a adop­té en deux­ième lec­ture la propo­si­tion de loi portée par le séna­teur Gremil­let rel­a­tive à la pro­gram­ma­tion de l’énergie. Ce texte acte la relance du nucléaire ain­si que le ren­force­ment des éner­gies renou­ve­lables. Il sera à nou­veau exam­iné à l’Assemblée nationale à la fin du mois de sep­tem­bre. Dans le même temps, un décret fix­ant la nou­velle pro­gram­ma­tion pluri­an­nuelle de l’én­ergie (PPE) sera pub­lié. 

Les débats en séance ont per­mis de vot­er les arti­cles 3 (relance du nucléaire) et 5 (objec­tifs d’énergies décar­bonées) dans une rédac­tion très proche de celle votée à l’Assemblée nationale, facil­i­tant ain­si la suite de la navette par­lemen­taire.

Le Sénat a acté la relance du nucléaire, en prévoy­ant un objec­tif de 27 Gigawatt (GW) de capac­ités sup­plé­men­taires à l’horizon 2050. Cette tra­jec­toire prévoit le lance­ment de 10GW en 2026 (soit 6 EPR2[1]) et 13GW d’ici 2030 (8 EPR2).

S’agissant des éner­gies décar­bonées, la Cham­bre haute a fixé une cible de 58% de la con­som­ma­tion finale brute d’énergie en 2030 (con­tre env­i­ron 40% actuelle­ment). Les éner­gies décar­bonées com­pren­nent à la fois le nucléaire et les éner­gies renou­ve­lables (EnR), au sein desquelles il con­vient de dis­tinguer les EnR élec­triques, comme l’hydroélectricité ou le solaire, et les EnR ther­miques, comme la chaleur ou le bois-énergie. Pour l’éolien ter­restre, le texte prévoit un développe­ment des capac­ités de pro­duc­tion reposant pri­or­i­taire­ment sur le renou­velle­ment des instal­la­tions exis­tantes, tout en inté­grant la plan­i­fi­ca­tion ter­ri­to­ri­ale.

Ain­si, le mix élec­trique voté par le Sénat repose sur 2/3 de nucléaire (360TWh) et 1/3 de renou­ve­lables (200TWh, com­prenant notam­ment l’hydroélectricité) pour un total d’au moins 560 TWh d’électricité décar­bonée.

Enfin, le coût du sou­tien pub­lic aux éner­gies renou­ve­lables ne relève pas de cette propo­si­tion de loi, qui vise avant tout à fix­er un cap énergé­tique à la France. Ce débat a davan­tage sa place dans une loi de finances. Toute­fois, à l’initiative des rap­por­teurs, le texte a été com­plété pour prévoir que la Stratégie française pour l’énergie et le cli­mat (SFEC) devra inclure une éval­u­a­tion du degré d’atteinte et de l’impact économique des objec­tifs énergé­tiques qu’elle com­porte.


[1] EPR2 sig­ni­fie « Euro­pean Pres­sur­ized Reac­tor 2 », ou en français « Réac­teur pres­surisé européen de 2e généra­tion ». Il s’agit d’un mod­èle de réac­teur nucléaire de nou­velle généra­tion.