L’interview d’Hugues Saury

Séna­teur du Loiret — Con­seiller départe­men­tal — Secré­taire de la Com­mis­sion des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces Armées — Mem­bre de l’Assemblée par­lemen­taire de l’OTAN — Vice-prési­dent de la mis­sion d’information sur l’accès aux ser­vices publics — mem­bre de la Com­mis­sion du secret de la défense nationale.

Com­ment appréhen­dez-vous la ren­trée par­lemen­taire et l’étude du bud­get ?

À l’heure où ces lignes sont écrites, on peut imag­in­er que la ren­trée par­lemen­taire sera boulever­sée par la crise poli­tique que nous tra­ver­sons. Pour pou­voir fonc­tion­ner nor­male­ment, le par­lement, Sénat et Assem­blée nationale, néces­site la présence de min­istres tant au banc qu’en audi­tion dans les com­mis­sions. Au Sénat, les rap­por­teurs de bud­gets, dont je suis, tra­vail­lent depuis plusieurs mois afin de pré­par­er les arbi­trages de fin d’année. La let­tre de cadrage fixée par le Prési­dent Larcher aux rap­por­teurs de la majorité est très claire. À l’exception des pro­grammes en lien avec la Défense, tous les autres, dans tous les domaines, doivent présen­ter des pistes d’économies pour per­me­t­tre de réduire d’environ 40 mds d’euros les dépens­es. L’autre con­signe étant de ne pas aug­menter la pres­sion fis­cale, directe ou indi­recte, qui pèse déjà trop lour­de­ment sur les Français. En clair, les efforts doivent porter sur le fonc­tion­nement de l’Etat.

Au-delà du bud­get qui occu­pera à n’en pas douter la rampe médi­a­tique, d’autres textes d’importance sont pro­gram­més, notam­ment celui visant à garan­tir l’é­gal accès de tous à l’ac­com­pa­g­ne­ment et aux soins pal­li­at­ifs ain­si que la propo­si­tion de loi, adop­tée par l’Assem­blée nationale, rel­a­tive au droit à l’aide à mourir. Débat de société par excel­lence, on peut imag­in­er que les pres­sions seront nom­breuses et les dis­cus­sions vives tant des posi­tions très affir­mées s’expriment.

Quelle part pren­drez-vous dans ces débats ?

Co-rap­por­teur du Pro­jet de loi relatif à la résilience des infra­struc­tures cri­tiques et au ren­force­ment de la cyber­sécu­rité je serai mobil­isé par la pré­pa­ra­tion de la com­mis­sion mixte par­i­taire puis par la sec­onde lec­ture de ce texte essen­tiel pour notre sou­veraineté. Par ailleurs, en tant que vice-prési­dent, je par­ticiperai aux con­clu­sions de la mis­sion d’information pour « faciliter l’accès aux ser­vices publics ».Enfin, dans la per­spec­tive du vote du bud­get des armées, qui devrait attein­dre en 2026 env­i­ron 55 mds d’euros, je mèn­erai des con­sul­ta­tions auprès de mil­i­taires et d’industriels dans le cadre du pro­gramme « équipement des forces » avant sa présen­ta­tion en com­mi­sion et la défense de ce bud­get dans l’hémicycle.

Quels sont, selon vous, les enjeux majeurs des six prochains mois ?

Mal­heureuse­ment, je crains que les enjeux majeurs des six prochains mois per­durent jusqu’en 2027. La ques­tion qui se pose est : com­ment faire avancer notre pays d’ici la prochaine élec­tion prési­den­tielle ? La sta­bil­ité insti­tu­tion­nelle est l’élément clé. Sans elle pas de réforme pos­si­ble, pas d’économies, pas d’amélioration de tous les indi­ca­teurs qui témoignent de la bonne san­té d’un pays. Nous ne pou­vons aller de dis­so­lu­tion en vote de con­fi­ance sans dégâts con­sid­érables. La pre­mière vic­time sera notre économie et au final la crise poli­tique attein­dra comme tou­jours les plus frag­iles. La sta­bil­ité con­cerne évidem­ment notre pays mais bien au delà c’est égale­ment un objec­tif à attein­dre à l’international.

Plus locale­ment les élec­tions munic­i­pales sont un temps démoc­ra­tique essen­tiel. Elles représen­tent aus­si un souf­fle nou­veau pour nos ter­ri­toires. Vous le savez ma disponi­bil­ité est totale. Soyez cer­tains que notre ter­ri­toire loiré­tain, les com­munes et les élus demeurent ma pri­or­ité.

Hugues Saury
Séna­teur du Loiret