L’interview de Pauline Martin

Séna­trice du Loiret — Con­seil­lère départe­men­tale — Mem­bre de la com­mis­sion de la cul­ture, de l’é­d­u­ca­tion, de la com­mu­ni­ca­tion et du sport — Vice-prési­dente de la délé­ga­tion séna­to­ri­ale aux entre­pris­es — Vice-prési­dente de la com­mis­sion d’enquête sur les mis­sions des agences, opéra­teurs et organ­ismes con­sul­tat­ifs de l’E­tat.

Com­ment appréhen­dez-vous la ren­trée par­lemen­taire et l’étude du bud­get ?

La ren­trée par­lemen­taire ne saurait se lim­iter à l’examen du bud­get. Bien enten­du, ce dernier con­stituera un moment dense avec d’âpres débats. Mais il nous revient égale­ment de pour­suiv­re des travaux majeurs, tels que l’élaboration d’un statut pro­tecteur et recon­nu pour les élus locaux, ou encore une nou­velle ver­sion de la loi Duplomb con­cer­nant l’autorisation, sous con­di­tions, de l’acétamipride pour nos exploita­tions agri­coles qui meurent d’une con­cur­rence déloyale et d’un isole­ment régle­men­taire au sein de l’Union européenne. Par ailleurs, dans le tumulte poli­tique actuel, nous n’avons aucune vision sur la mise à l’ordre du jour de la loi sur « la fin de vie ».

S’agissant du bud­get, notre groupe par­lemen­taire l’abordera avec rigueur et clarté, et vous pou­vez compter sur nous pour vis­er une ligne claire, sans aug­men­ta­tion fis­cale. L’effort doit porter non pas sur les ménages ni sur les col­lec­tiv­ités et encore moins sur les entre­pris­es, mais sur la maîtrise de la dépense publique. Il nous faut « retir­er du gras » de l’État, c’est-à-dire iden­ti­fi­er les gise­ments d’économies là où elles seront à la fois justes et effi­caces. Les con­clu­sions de la com­mis­sion d’enquête, que j’ai eu l’opportunité de vice-présider, sur les agences et opéra­teurs de l’État offrent à cet égard des pistes pré­cis­es qu’il serait irre­spon­s­able d’ignorer.

Quelle part pren­drez-vous dans ces débats ?

S’il appar­tient aux ser­vices de l’État de mon­tr­er l’exemple en ter­mes de restric­tions budgé­taires, il me sem­ble qu’une démarche de respon­s­abil­i­sa­tion doit être ini­tiée. Cepen­dant, la ten­dance qui con­siste à point­er les « bas de laine » des col­lec­tiv­ités me révolte. En effet, si les élus locaux pal­lient les man­que­ments de l’État, plan­i­fient leurs dépens­es et équili­brent leurs bud­gets et tout cela avec un tal­ent qui manque incon­testable­ment à nos gou­verne­ments, cela n’autorise pas l’organisation d’un rack­et con­tre-pro­duc­tif. Les affaib­lir finan­cière­ment reviendrait à frag­ilis­er toutes les poli­tiques dont elles ont la charge et, en défini­tive, à aban­don­ner l’efficace prox­im­ité qui les rend si utiles. Les néces­saires efforts budgé­taires doivent être engagés dans le cadre d’une vraie stratégie avec un cap qui doit être expliqué et décliné à tous les éch­e­lons. Je reste con­sciente qu’une poli­tique de restric­tion budgé­taire devra pass­er par une réforme des poli­tiques publiques avec le courage de faire des choix.

Quels sont, selon vous, les enjeux majeurs des six prochains mois ?

Au-delà des tem­pêtes gou­verne­men­tales, l’horizon poli­tique est naturelle­ment mar­qué par les élec­tions munic­i­pales du mois de mars. Or, la récente mod­i­fi­ca­tion du mode de scrutin place nom­bre de com­munes de moins de 1 000 habi­tants en dif­fi­culté, alors même que nous assis­tons avec inquié­tude à une véri­ta­ble pénurie des voca­tions. C’est un sig­nal d’alarme qu’il ne faut pas nég­liger.

Pour ma part, j’aborde la péri­ode budgé­taire avec déter­mi­na­tion et ambi­tion : il s’agit de trou­ver une véri­ta­ble voie de sor­tie pour notre pays, en con­ciliant impératif de redresse­ment des finances publiques et sou­tien indis­pens­able à nos ter­ri­toires.

Enfin, à l’approche des échéances munic­i­pales, je me rendrai pleine­ment disponible pour être utile à mes col­lègues élus ou can­di­dats, afin de les accom­pa­g­n­er dans ce moment démoc­ra­tique cru­cial.

Pauline Mar­tin

Séna­trice du Loiret