L’interview de Hugues Saury

Vous avez été élu pour un deux­ième man­dat. L’abordez- vous d’une façon dif­férente du pre­mier ?

C’est une grande sat­is­fac­tion d’avoir été élu pour un sec­ond man­dat. Pour le pre­mier, l’élection se joue sur une promesse. Ce n’est plus le cas pour le sec­ond man­dat où l’on peut penser que les électeurs vous accor­dent leur con­fi­ance en prenant en compte le tra­vail réal­isé. Et le score que toute l’équipe, Pauline Mar­tin et moi, mais aus­si Fran­cis Cam­mal, Valérie Mar­tin et Marc Gaudet, a réal­isé est au delà de nos espoirs. Obtenir 46% des voix, nous place sur le podi­um nation­al des listes les mieux élues, c’est une fierté.

Ça c’est l’élection mais au delà de votre nou­velle prise de fonc­tion, quelle est la dif­férence ?

La dif­férence est grande. On ne peut com­par­er les man­dats locaux aux man­dats nationaux. Lorsqu’on arrive au Sénat il y a tant de choses non écrites à com­pren­dre, à appren­dre. Au début, on est un peu per­du. Il y a un appren­tis­sage de plusieurs mois. La com­mis­sion dans laque­lle je siège, celle des Affaires étrangères et de la Défense est très spé­ci­fique, très tech­nique. Il y a tout un jar­gon à s’approprier, puis tant de choses à inté­gr­er. C’est parce que les sujets traités sont com­plex­es que les mem­bres de cette com­mis­sion y demeurent, lorsqu’ils le peu­vent, d’un man­dat à l’autre. La phase de for­ma­tion doit être « rentabil­isée ». En réal­ité, on ne finit jamais d’apprendre et c’est ce qui est pas­sion­nant.

Et juste­ment par­lez-nous de cette com­mis­sion. Quel y est votre rôle ?

Mon rôle a évolué. Lors de la deux­ième par­tie du pre­mier man­dat j’ai eu la chance d’être désigné pour rap­porter le bud­get de l’Aide Publique au Développe­ment. Cela appar­tient au volet Affaires étrangères de la com­mis­sion. C’est ce qu’on appelle dans le jar­gon un thème du soft pow­er. J’étais mem­bre de ce fait du Comité Inter­min­istériel de la Coopéra­tion Inter­na­tionale et du Développe­ment. Pour ce deux­ième man­dat, le nou­veau prési­dent de la com­mis­sion a souhaité me con­fi­er le dossier de « l’équipement des forces ». C’est le volet Défense de la com­mis­sion. J’en suis le rap­por­teur. C’est le bud­get le plus impor­tant, il représente près de 25 mil­liards d’euros. C’est beau­coup plus tech­nique encore et là aus­si cela demande un gros investisse­ment pour se saisir de tous les enjeux, con­naître les nom­breux acteurs, les matériels … Par ailleurs j’ai été nom­mé par le Prési­dent Larcher mem­bre de la Com­mis­sion du Secret de la Défense Nationale. Les cinq mem­bres qui la con­stituent sont chargés d’émettre des avis sur la déclas­si­fi­ca­tion de dossiers sen­si­bles et secrets en veil­lant à préserv­er l’intérêt supérieur de la Nation.

Et sur des sujets con­cer­nant votre ter­ri­toire avez-vous des engage­ments ?

Évidem­ment ! C’est même l’essentiel de mon temps. Il y a le tra­vail effec­tué dans le Loiret au plus près des élus et des citoyens qui con­fient, à mon équipe d’assistants et à moi-même, de nom­breux dossiers et puis, à Paris, il y a ma par­tic­i­pa­tion à dif­férents groupes de tra­vail. Celui de l’agriculture, de l’élevage et de l’alimentation, celui du sport et des grands événe­ments et celui de la déser­ti­fi­ca­tion médi­cale. Défendre les com­munes, petites et grandes, et les élus, a tou­jours été mon moteur. Ce n’est pas la peine d’être séna­teur si ce n’est pas une préoc­cu­pa­tion pre­mière.

Hugues Saury
Févri­er 2024