Jeudi 12 juin, le Conseil constitutionnel a approuvé l’essentiel de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic, à la suite d’une saisine des députés de gauche. S’il a censuré six dispositions sur le fond, il a toutefois validé le régime carcéral d’isolement prévu pour les narcotrafiquants les plus dangereux. Il a également émis plusieurs réserves d’interprétation.
Parmi les six articles censurés figurent la généralisation du recours à la visioconférence pour la comparution des personnes placées en quartier de lutte contre la criminalité organisée. Les Sages de la rue de Montpensier estiment que cette mesure porte une « atteinte excessive aux droits de la défense ». Par ailleurs, ils ont validé le principe du « dossier-coffre » mais se sont opposés à ce qu’une condamnation, à titre exceptionnel, puisse être prononcée sur le fondement de tels éléments, au nom du respect du contradictoire.
Les autres mesures censurées concernent l’accès des services de renseignement dits du « premier cercle » aux bases de données fiscales ; l’extension de la possibilité pour certains services de renseignement de recourir aux traitements algorithmiques des URL ; l’aggravation des peines en cas de port d’arme lors de la commission de certains crimes et délits et l’extension des règles les plus dérogatoires de procédure applicables à la criminalité organisée aux infractions de corruption et de trafic d’influence.