Les élections municipales de 2020 ont été marquées, dans de nombreuses communes, par des recours fondés sur des pratiques de communication jugées partisanes. Affichages valorisants, inaugurations tardives, publications vantant le bilan du maire sortant… plusieurs décisions de justice ont conduit à l’annulation du scrutin. Ce constat a conduit le législateur à renforcer les règles en matière de communication institutionnelle à l’approche des élections.
À moins d’un an du renouvellement des conseils municipaux, ces nouvelles règles entreront en vigueur à partir du 1er septembre 2025. Tout message public, toute cérémonie ou toute publication municipale seront désormais scrutés au regard d’un principe fondamental : ne pas fausser l’égalité entre les candidats. Dans ce contexte, mieux vaut anticiper et comprendre dès maintenant ce qui sera interdit pour garantir une campagne irréprochable.
À partir du 1er septembre 2025, les maires et leurs équipes devront respecter un principe simple : ne pas tirer avantage de leur position institutionnelle pour influencer le vote des électeurs. Cette exigence de neutralité, déjà présente dans le droit électoral, prend désormais une importance centrale dans la vie des collectivités.
La première restriction majeure concerne la communication de promotion, celle qui met en valeur les réalisations de l’équipe sortante. La publication d’un bilan de mandat, les vidéos valorisant des projets menés, les affiches vantant l’action municipale ou les publications sur les réseaux sociaux mettant en scène les élus seront formellement interdites.
La communication institutionnelle reste possible, mais elle devra répondre à des critères très stricts. Elle devra être neutre, c’est-à-dire factuelle, sans jugement de valeur ou mise en avant des élus. Elle devra également être cohérente avec les pratiques antérieures : même format, même fréquence, mêmes rubriques.
Les cérémonies officielles sont également concernées. Si une commune inaugure un bâtiment, une place, un équipement, elle devra s’assurer que la cérémonie ne revêt aucun caractère électoral. La jurisprudence est sévère : une inauguration organisée à la hâte, sans nécessité, ou qui prend des allures de démonstration politique peut être sanctionnée. Il en va de même pour les vœux municipaux, les réceptions publiques ou tout événement inhabituel organisé dans les derniers mois du mandat.
Enfin, l’interdiction la plus stricte concerne l’usage des moyens de la collectivité à des fins électorales. Aucun agent, aucun local, aucun véhicule, aucun euro du budget communal ne doit être mis, même indirectement au service d’un candidat ou d’une campagne. La loi considère que toute action de cette nature pourrait altérer la sincérité du scrutin.