Les annonces du Premier ministre

Mar­di 15 juil­let, le Pre­mier min­istre François Bay­rou a présen­té les grandes ori­en­ta­tions du bud­get 2026. Après avoir rap­pelé la sit­u­a­tion des finances publiques et la néces­sité d’accroître l’effort de défense (dis­cours du prési­dent de la République du 13 juil­let), il a dévoilé deux plans d’action visant à réalis­er 43,8 mil­liards d’euros d’économies et à ramen­er le déficit pub­lic à 4,7% du PIB dès l’an prochain.  

Plan 1 – « Stop à la dette »

Il prévoit un retour à l’équilibre de la dette sur qua­tre ans, allant de 2026 à 2029, en mis­ant sur :

  • Une stricte maîtrise de la dépense publique (soit un effort total de 43,8 mil­liards d’euros, en inté­grant l’objectif de la loi de pro­gram­ma­tion mil­i­taire actu­al­isé),
  • Une « par­tic­i­pa­tion de tous à l’effort »,
  • La préser­va­tion du tra­vail et de la com­péti­tiv­ité des entre­pris­es.

Plan 2 – « En avant la pro­duc­tion »

Il repose sur qua­tre piliers : le tra­vail, la sim­pli­fi­ca­tion, la com­péti­tiv­ité et des mesures ciblées. Voici les prin­ci­pales annonces :

  • Année blanche 2026 : les presta­tions sociales et les pen­sions de retraites res­teront au niveau de 2025, tout comme les barèmes de l’impôt sur le revenu et de la con­tri­bu­tion sociale général­isée (CSG).
  • 5,3 mil­liards d’euros d’économies demandés aux col­lec­tiv­ités locales : Leurs dépens­es devront, dans les prochaines années, évoluer sans dépass­er la pro­gres­sion des ressources de la Nation. Le dis­posi­tif de ponc­tion des recettes fis­cales des col­lec­tiv­ités, déjà appliqué en 2025 à hau­teur d’un mil­liard d’euros, sera recon­duit en 2026, avec un mon­tant poten­tielle­ment revu à la hausse. Le min­istre François Reb­samen a pré­cisé que ce sys­tème de « lis­sage de la dépense » sera ren­for­cé, et que les modal­ités pré­cis­es fer­ont l’objet d’un dia­logue à venir avec les col­lec­tiv­ités. Une con­férence finan­cière est prévue avant la fin de l’été. En con­trepar­tie, François Bay­rou a annon­cé un sou­tien excep­tion­nel de 300 mil­lions d’euros aux départe­ments les plus en dif­fi­culté.
  • Réor­gan­i­sa­tion des agences de l’État : « Entre 1000 et 1500 emplois vont être sup­primés par ce biais, alors qu’une réor­gan­i­sa­tion des opéra­teurs sera menée soit via une « réin­ter­nal­i­sa­tion », soit « par des fusions ».
  • Non-rem­place­ment d’un fonc­tion­naire sur trois par­tant à la retraite : env­i­ron 3000 postes con­cernés.
  • Sup­pres­sion de deux jours fériés : le lun­di de Pâques et le 8 mai ont été men­tion­nés comme jours sus­cep­ti­bles d’être retirés du cal­en­dri­er férié.
  • 5 mil­liards d’euros d’économies dans le secteur de la san­té : une réforme en pro­fondeur de prise en charge des affec­tions longue durée a été annon­cée, « avec, dès 2026, des mesures visant à sor­tir du rem­bourse­ment à 100% des médica­ments qui sont sans lien avec les affec­tions déclarées ». Le gou­verne­ment souhaite égale­ment « respon­s­abilis­er les patients » et lut­ter con­tre « l’explosion » des arrêts mal­adie.
  • Lance­ment de deux négo­ci­a­tions avec les parte­naires soci­aux : l’une sur l’assurance-chômage, l’autre sur le droit du tra­vail.
  • Ren­force­ment de la lutte con­tre les fraudes : Un pro­jet de loi sera présen­té à l’automne pour amorcer une lutte anti-fraude qui devra s’inscrire « dans la durée ».
  • Créa­tion d’une « con­tri­bu­tion de sol­i­dar­ité » pour les plus hauts revenus : celle-ci sera définie avec les « con­tri­bu­tions com­pé­tentes des deux assem­blées ».
  • Réduc­tion des sub­ven­tions aux entre­pris­es con­tre des mesures de sim­pli­fi­ca­tion :le Pre­mier min­istre pro­pose de « tro­quer » une par­tie des aides con­sacrées aux entre­pris­es con­tre un allège­ment de cer­taines oblig­a­tions. Les entre­pris­es sont invitées à présen­ter au gou­verne­ment dès cet été une liste des sim­pli­fi­ca­tions et allège­ments « souhaita­bles ».
  • Créa­tion d’une société fon­cière : elle sera chargée de« gér­er » et val­oris­er le pat­ri­moine immo­bili­er de l’État non util­isé.