Sénatrice du Loiret — Conseillère départementale — Membre de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport — Vice-présidente de la délégation sénatoriale aux entreprises — Vice-présidente de la commission d’enquête sur les missions des agences, opérateurs et organismes consultatifs de l’Etat.
Comment appréhendez-vous la rentrée parlementaire et l’étude du budget ?
La rentrée parlementaire ne saurait se limiter à l’examen du budget. Bien entendu, ce dernier constituera un moment dense avec d’âpres débats. Mais il nous revient également de poursuivre des travaux majeurs, tels que l’élaboration d’un statut protecteur et reconnu pour les élus locaux, ou encore une nouvelle version de la loi Duplomb concernant l’autorisation, sous conditions, de l’acétamipride pour nos exploitations agricoles qui meurent d’une concurrence déloyale et d’un isolement réglementaire au sein de l’Union européenne. Par ailleurs, dans le tumulte politique actuel, nous n’avons aucune vision sur la mise à l’ordre du jour de la loi sur « la fin de vie ».
S’agissant du budget, notre groupe parlementaire l’abordera avec rigueur et clarté, et vous pouvez compter sur nous pour viser une ligne claire, sans augmentation fiscale. L’effort doit porter non pas sur les ménages ni sur les collectivités et encore moins sur les entreprises, mais sur la maîtrise de la dépense publique. Il nous faut « retirer du gras » de l’État, c’est-à-dire identifier les gisements d’économies là où elles seront à la fois justes et efficaces. Les conclusions de la commission d’enquête, que j’ai eu l’opportunité de vice-présider, sur les agences et opérateurs de l’État offrent à cet égard des pistes précises qu’il serait irresponsable d’ignorer.
Quelle part prendrez-vous dans ces débats ?
S’il appartient aux services de l’État de montrer l’exemple en termes de restrictions budgétaires, il me semble qu’une démarche de responsabilisation doit être initiée. Cependant, la tendance qui consiste à pointer les « bas de laine » des collectivités me révolte. En effet, si les élus locaux pallient les manquements de l’État, planifient leurs dépenses et équilibrent leurs budgets et tout cela avec un talent qui manque incontestablement à nos gouvernements, cela n’autorise pas l’organisation d’un racket contre-productif. Les affaiblir financièrement reviendrait à fragiliser toutes les politiques dont elles ont la charge et, en définitive, à abandonner l’efficace proximité qui les rend si utiles. Les nécessaires efforts budgétaires doivent être engagés dans le cadre d’une vraie stratégie avec un cap qui doit être expliqué et décliné à tous les échelons. Je reste consciente qu’une politique de restriction budgétaire devra passer par une réforme des politiques publiques avec le courage de faire des choix.
Quels sont, selon vous, les enjeux majeurs des six prochains mois ?
Au-delà des tempêtes gouvernementales, l’horizon politique est naturellement marqué par les élections municipales du mois de mars. Or, la récente modification du mode de scrutin place nombre de communes de moins de 1 000 habitants en difficulté, alors même que nous assistons avec inquiétude à une véritable pénurie des vocations. C’est un signal d’alarme qu’il ne faut pas négliger.
Pour ma part, j’aborde la période budgétaire avec détermination et ambition : il s’agit de trouver une véritable voie de sortie pour notre pays, en conciliant impératif de redressement des finances publiques et soutien indispensable à nos territoires.
Enfin, à l’approche des échéances municipales, je me rendrai pleinement disponible pour être utile à mes collègues élus ou candidats, afin de les accompagner dans ce moment démocratique crucial.
Pauline Martin
Sénatrice du Loiret