Le patrimoine architectural constitue un pilier essentiel de l’identité culturelle et historique de la France. Les collectivités territoriales, propriétaires d’une part importante de ces édifices, jouent un rôle majeur dans leur conservation et leur mise en valeur. Dans son rapport publié le 17 septembre 2025, la Cour des comptes s’est penchée sur la manière dont elles font face aux enjeux financiers, techniques et administratifs liés à la gestion de ce patrimoine. Voici les principaux éléments à retenir de l’enquête menée par 8 chambres régionales des comptes auprès de 60 collectivités.
Les chiffres clés :
- 46 000 monuments historiques en France ;
- 45 % sont la propriété de collectivités territoriales ;
- 50 % des monuments communaux se situent dans des communes de moins de 2 000 habitants ;
- 43 % : part moyenne du reste à charge pour les collectivités après subventions ;
- En 2024, les collectivités ont reçu 52 % des 267 M€ de crédits déconcentrés de l’État.
Les principaux constats :
- Une faible part des budgets locaux consacrés à l’entretien régulier ce qui mène à une dégradation accélérée et rend les interventions de plus grande ampleur plus difficiles ;
- Des ressources techniques ainsi que d’ingénierie patrimoniales limitées dans de nombreuses collectivités, notamment dans les petites communes ;
- Une complexité réglementaire autour du patrimoine protégé (normes, contraintes, avis des ABF, autorisations) représentant souvent un frein ;
- Un poids relatif du patrimoine protégé dans le parc immobilier communal qui peut être élevé, ce qui pèse sur les finances locales.
Les axes d’amélioration :
- Une mutualisation des ressources techniques à l’échelle du territoire pour optimiser les coûts et l’expertise ;
- Une anticipation et une planification pluriannuelle afin d’élaborer des stratégies patrimoniales qui dépassent le cadre d’un mandat électoral ;
- Une simplification des procédures réglementaires en facilitant notamment le dialogue entre les élus et l’ABF en vue de concilier protection patrimoniale et projets d’aménagement ;
- Un travail sur les moyens d’intervenir sur le plan de sauvegarde des bâtiments sans enclencher une révision du plan local d’urbanisme (PLU) ;
- Une formation approfondie des élus à la réglementation du patrimoine monumental.

