Narcotrafic : quels leviers d’action pour le Maire ?

La loi « nar­co­traf­ic » du 13 juin 2024 ren­force les moyens d’action des maires pour lut­ter con­tre les points de deal, y com­pris dans les com­munes rurales. Sans leur attribuer de pou­voirs répres­sifs, elle élar­git leurs leviers d’intervention pour agir con­crète­ment au niveau local.

Le maire peut désor­mais mobilis­er plusieurs out­ils rel­e­vant de la police admin­is­tra­tive :

  • Pren­dre des arrêtés pour lim­iter l’accès à cer­tains lieux, restrein­dre les horaires d’ouverture de com­merces ou instau­r­er un cou­vre-feu pour les mineurs ;
  • Installer des dis­posi­tifs de vidéo­pro­tec­tion ;
  • Sig­naler au préfet les loge­ments squat­tés ou util­isés pour le traf­ic de stupé­fi­ants.

Le rôle du préfet est égale­ment ren­for­cé. Il peut pronon­cer la fer­me­ture admin­is­tra­tive de com­merces sus­pec­tés de blanchi­ment d’argent, pour une durée de six mois renou­ve­lable. Il peut aus­si se sub­stituer au bailleur afin de deman­der l’expulsion d’occupants impliqués dans le traf­ic.

La loi insiste par ailleurs sur la néces­sité de ren­forcer la préven­tion, en par­ti­c­uli­er auprès des jeunes. Le maire pilote et coor­donne ces actions au sein des con­seils locaux ou inter­com­mu­naux de sécu­rité et de préven­tion de la délin­quance (CLSPD/CISPD). Un groupe de parte­nar­i­at opéra­tionnel (GPO) peut être mobil­isé pour réu­nir les acteurs con­cernés : police, bailleurs, Édu­ca­tion nationale, asso­ci­a­tions…

Enfin, dès lors qu’il a con­nais­sance d’une infrac­tion, le maire peut saisir la jus­tice, et la com­mune a désor­mais la pos­si­bil­ité de se con­stituer par­tie civile.