Jeudi 13 novembre, les sénateurs ont achevé l’examen du projet de loi de lutte contre les fraudes sociales et fiscales. Il sera soumis à leur vote demain, avant sa transmission à l’Assemblée nationale. Le gouvernement estime que ce projet de loi pourrait permettre de récupérer 2,3 milliards d’euros dès 2026. Pauline Martin est intervenue lors de la discussion générale mercredi 12 novembre.
Après avoir adopté la majorité des mesures fiscales, dont l’obligation de vigilance pour les transactions de biens de luxe de plus de 10 000 €, le renforcement des sanctions pour escroquerie en bande organisée et de nouveaux contrôles sur les terminaux de paiement, les sénateurs ont poursuivi avec les dispositions sociales.
Plusieurs mesures marquantes ont été adoptées, notamment :
- De nouveaux moyens d’enquête pour France Travail afin de vérifier la résidence en France des allocataires du chômage (accès aux données aériennes, téléphoniques, registres des Français à l’étranger, connexions). L’article prévoit aussi la suspension conservatoire des allocations en cas « d’indices sérieux de manœuvres frauduleuses ».
- Le conditionnement de l’indemnisation chômage à la domiciliation des comptes bancaires en France ou dans l’Union européenne.
- L’encadrement renforcé du compte personnel de formation : obligation de se présenter aux épreuves de certification (sauf motif légitime) et impossibilité de financer une formation menant à un diplôme déjà obtenu.
Les sénateurs ont également voté :
- L’extension des compétences de la Caisse centrale de Mutualité sociale agricole et de l’Office national antifraude.
- L’autorisation pour les régimes spéciaux de prononcer des sanctions financières.
- Un accès facilité des organismes de prévoyance et complémentaires santé aux données fiscales pour déterminer certains taux de cotisation.
- Le renforcement des pouvoirs du régime de garantie des salaires (AGS), avec information obligatoire des personnes concernées et régime de sanctions.
- La suspension possible du tiers payant pour les assurés condamnés pour fraude.
- La suspension temporaire d’une prestation sociale en cas de doute sérieux de fraude.
- Le déremboursement des prescriptions de médecins déconventionnés pour fraude, et possibilité de refuser le conventionnement de professionnels impliqués dans des fraudes.
- La mise en place d’un dispositif de « flagrance sociale » pour saisir les actifs de sociétés suspectées de travail dissimulé.
- La majoration de la CSG sur les revenus issus d’activités illicites.

