Adoptée le 19 novembre 2024, la loi dite « Le Meur » renforce de manière significative la capacité des communes à réguler les locations meublées touristiques de type Airbnb. Face à la tension croissante sur l’accès au logement, elle offre aux Maires de nouveaux leviers pour préserver l’habitat permanent, en particulier dans les territoires où la pression immobilière s’intensifie.
Un enregistrement obligatoire pour toutes les locations, dans toutes les communes
L’article L.324–1‑1 du Code du tourisme définit le meublé de tourisme comme un logement loué pour de courtes durées à une clientèle de passage. Depuis la loi « Le Meur », toutes les locations de ce type — qu’il s’agisse d’une résidence principale ou secondaire, et quelle que soit la commune — doivent désormais :
- Faire l’objet d’une déclaration préalable en mairie ;
- Disposer d’un numéro d’enregistrement ;
- Être conformes aux règles locales sous peine de sanctions.
La généralisation complète de ce numéro devra intervenir au plus tard le 20 mai 2026. En cas de défaut d’enregistrement ou d’utilisation d’un faux numéro, le maire peut prononcer une amende de 5 000 à 25 000 €.
C’est un outil déterminant pour lutter contre les locations non déclarées, mieux connaître les pratiques locales et faire respecter les règles existantes.
Résidences principales : 120 jours, voire 90 jours par décision municipale
La location d’une résidence principale demeure limitée à 120 jours par an. La loi offre désormais la possibilité pour toutes les communes du Loiret d’abaisser ce plafond à 90 jours, afin de protéger le marché locatif traditionnel lorsque les tensions locales l’exigent.
Résidences secondaires : vers un encadrement renforcé
Pour les résidences secondaires, une autorisation dite de changement d’usage peut être requise :
- Obligatoire dans les communes de plus de 200 000 habitants et dans toutes les communes situées en zone tendue (CCH, art. L.631–7) ;
- Optionnel, mais possible, pour les communes mentionnées dans l’arrêté du 5 septembre 2025 relatif au nouveau zonage ABC.
Les communes du Loiret concernées sont notamment les suivantes : Boigny-sur-Bionne, La Chappelle-Saint-Mesmin, Chécy, Combleux, Fleury-les-Aubrais, Ingré, Mardié, Olivet, Orléans, Ormes, Saint-Cyr-en-Val, Saint-Denis-en-Val, Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, Saint-Jean-de-Braye, Saint-Jean-de-la-Ruelle, Saint-Jean-le-Blanc, Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, Saran, Semoy.
Ce changement d’usage peut être soumis à compensation, par exemple la création simultanée d’un logement lorsque l’on transforme un logement en meublé touristique. Le non-respect expose le propriétaire à une amende pouvant atteindre 50 000 €.
Des outils indispensables pour protéger le logement permanent
Avec la loi « Le Meur », les Maires disposent enfin d’un arsenal cohérent pour encadrer l’essor des locations de courte durée :
- Obligation de déclaration et d’enregistrement ;
- Sanctions renforcées ;
- Contrôle du nombre de nuitées ;
- Possibilité de limiter la pression Airbnb sur les résidences principales ;
- Encadrement strict des résidences secondaires dans les communes sous tension.
Pour les territoires du Loiret comme pour les métropoles, ces outils constituent un levier essentiel pour préserver la fonction résidentielle des centres urbains et répondre aux attentes de leurs habitants.

